La commune de Douchy se verrait potentiellement encerclée par 6 centrales éoliennes géantes de 200 mètres de haut chacune. Si l’on en croit les plans, trois ou quatre pourraient être implantées au sud de la ville et deux ou trois au nord.
Côté Montcorbon, c’est au nord que 3 centrales éoliennes géantes pourraient être implantées, de chaque côté de la route menant à Courtenay.
Sur un projet initialement composé de 10 centrales, il semble qu’à ce jour, si l’on en croit le dernier procès-verbal du Conseil Municipal de Douchy-Montcorbon du 9 juillet 2021, seule l’implantation de 3 à 6 éoliennes pourrait se faire. Quant à savoir quels emplacements seraient retenus, aucune information ne filtre à ce sujet. Ils restent soumis à l’accord des propriétaires terriens.
Nous savons qu’au sein du Conseil Municipal, après la présentation des nuisances et conséquences connues d’implantation d’éoliennes géantes sur d’autres communes déjà touchées, des voix se sont élevées contre l’implantation d’un tel projet industriel à Douchy-Montcorbon. D’autres, sans s’y opposer formellement, ont réclamé l’organisation d’une consultation des habitants de la communautés de communes. Mais finalement, même en l’absence d’une consultation de la population de Douchy-Montcorbon, c’est à une majorité de voix « pour » que le Conseil Municipal a validé la mise en route du processus.
La réglementation actuelle prévoit qu’une éolienne ne peut pas être installée à une distance inférieure à 500 mètres d’une habitation.
Or, dans un rapport publié en 2005, l’Académie Nationale de Médecine réclame l’instauration d’un moratoire imposant le respect d’une distance de sécurité minimale de 1500 mètres pour une centrale éolienne de 2,5 Mégawatts. Il convient de rappeler qu’en 2005, les centrales éoliennes de 2,5 MégaWatt ne mesuraient que 100 mètres de haut. Aujourd’hui, 17 ans plus tard, elles atteignent 200 mètres de haut ou plus et développent dans notre cas une puissance théorique de 4 MégaWatts. Pourtant, la réglementation n’exige toujours qu’une distance minimale de 500 mètres.
Si l’on en croit les plans dont nous disposons, le projet de Douchy-Montcorbon respecte donc la réglementation. En revanche, sans surprise, il ne tient absolument pas compte de la recommandation de l’Académie Nationale de Médecine. Et si Douchy n’est pas épargnée, loin de là, le cas de Montcorbon est à la fois significatif et préoccupant : si l’intégralité du village est couverte par une ou deux zones d’influence, l‘école maternelle se trouve dans la zone de convergence de 1500 mètres des trois centrales éoliennes situées au nord.
Nous sommes les premiers à dire qu’il faut avoir confiance en la science et à croire en ses vertus cardinales. Or, curieusement, la loi aujourd’hui semble pressée de s’affranchir de l’article 5 de la charte de l’environnement pourtant partie intégrante de la Constitution.
Force est de constater que, dans le cas de l’implantation d’un projet industriel de cette ampleur, la réglementation se révèle opportunément tolérante tout en offrant de moins en moins de voies de recours à ceux qui tentent de s’y opposer.
Devons-nous accepter que, sur un sujet aussi sensible, des décisions rapides soient prises en petit comité dans un bureau, sans qu’il soit possible d’en savoir plus ? Nous demandons à ce que les habitants aient leur mot à dire avant qu’il ne soit trop tard !
Début 2005, en adoptant la charte de l’environnement, le Parlement a pourtant inscrit, au même titre que les droits de l’homme et du citoyen, quelques principes dans la Constitution de 1958. A commencer par le fameux principe de précaution. L’article 5 de la charte précise que « les autorités publiques veillent, par application du principe de précaution, à la mise en oeuvre d’application des risques et à l’adoption de mesures provisoires et proportionnées afin de parer à la réalisation du dommage. » Par ailleurs, la charte stipule que « chacun a le droit de vivre dans un environnement équilibré et respectueux de la santé. »
Parce que cette charte précise que chacun « a le droit d’accéder aux informations relatives à l’environnement détenues par les autorités publiques », que nous avons décidé de créer cette association. En effet, la charte rappelle que « toute personne a le devoir de prendre part à la préservation et à l’amélioration de l’environnement. »
Et il faudra rester vigilants car la charte contraint également « chaque citoyen et personne morale à contribuer à la réparation des dommages qu’il ou elle cause. »
Tous les habitants de Douchy-Montcorbon, mais aussi ceux des villes et villages limitrophes, sont invités à rejoindre l’association en adhérant à Autant en emporte le vent et à soutenir nos demandes légitimes (voir modalités ici). On compte sur vous !